
Le Moniteur M&A Vlerick 2025 livre une analyse approfondie du paysage des fusions-acquisitions en Belgique — et le verdict est sans appel : malgré des conditions macroéconomiques turbulentes, le marché fait preuve d'une remarquable résilience. Chez openthebox, où nous décodons les données des marchés privés pour révéler les opportunités, nous considérons ces tendances à la fois comme une confirmation et un appel à l'action. Ci-dessous, nous analysons les changements clés et les dynamiques marquantes que nous jugeons les plus pertinents pour les investisseurs, les conseillers et les opérateurs évoluant sur les marchés privés belges.
Le retour de la confiance à la table des négociations
Alors que 2024 était marquée par un mélange de prudence et de reprise progressive, les perspectives pour 2025 sont optimistes. 63 % des experts en M&A interrogés prévoient une augmentation de l’activité cette année — notamment pour les transactions de grande envergure (plus de 50 millions d’euros), et plus de 7 sur 10 anticipent une hausse globale.
Qu’est-ce qui alimente cet optimisme ?
- La confiance des entreprises arrive en tête des facteurs favorables aux transactions.
- La disponibilité du financement bancaire est perçue comme un levier critique — notamment en raison de la dépendance de la Belgique aux canaux de dette traditionnels.
- Le retard dans les sorties de private equity crée une pression accrue pour déployer les capitaux — un thème récurrent dans tout le marché intermédiaire.
Dynamiques de prix : les multiples progressent, mais les écarts persistent
Le multiple moyen VE/EBITDA a légèrement augmenté à 6,5x en 2024, contre 6,4x l’année précédente. Cependant, ce chiffre masque une réalité plus nuancée :
- Les secteurs de la technologie (9,1x), de la pharmacie (8,5x) et de la santé (8,0x) dominent le classement des valorisations.
- À l’inverse, la construction (4,8x) et le commerce de détail (5,6x) restent en retrait.
- Au niveau régional, les cibles flamandes (6,9x) continuent d'afficher une prime par rapport à la Wallonie (6,0x).
Structuration des transactions : le financement créatif gagne du terrain
Face aux décalages persistants de valorisation, les négociateurs se tournent vers des mécanismes de structuration plus créatifs :
- Les prêts vendeurs sont de plus en plus courants dans les petites transactions — atteignant 39 % dans la tranche inférieure à 1M€.
- Les compléments de prix, en revanche, reculent dans les grandes transactions — tombant à 15 % pour les opérations de plus de 50M€.
- L’assurance garantie de passif (W&I) est en hausse, y compris dans la tranche 20–50M€, témoignant d’une sophistication croissante du mid-cap belge.
ESG, transactions transfrontalières et perspectives
Trois tendances supplémentaires méritent l’attention :
- La due diligence ESG devient une norme, en particulier chez les acheteurs stratégiques — passant de 17 % à 24 % des transactions en un an.
- Les transactions transfrontalières — entrantes comme sortantes — devraient progresser, soulignant le rôle croissant de la Belgique comme hub M&A européen.
- La rapidité redevient un facteur clé : les délais de transaction se sont stabilisés en 2024, inversant des années de cycles prolongés.
Ce que cela signifie pour le private equity
Le climat M&A 2025 en Belgique représente à la fois un défi et une fenêtre d’opportunité pour les acteurs du private equity.
1. Le moment est venu de déployer le capital
Les reports successifs de sorties liés à la volatilité des valorisations ont entraîné une accumulation de capital disponible. L’enquête révèle que 55 % des répondants anticipent une hausse des sorties de PE cette année. Avec l’amélioration du sentiment et la stabilisation des prix, les fonds de PE sont désormais sous pression de la part de leurs LPs pour investir rapidement mais intelligemment.
2. Les écarts de valorisation exigent de la créativité dans la structuration
L’écart médian de valorisation entre acheteurs et vendeurs dépasse les 10 %, porté par la surconfiance des vendeurs et des offres opportunistes. C’est ici que les investisseurs PE peuvent s’appuyer sur des solutions structurées — compléments de prix, prêts vendeurs, paiements différés — pour combler les écarts et concrétiser les transactions.
3. Le marché intermédiaire reste porteur
Même si les grandes opérations attirent l’attention médiatique, le marché intermédiaire (5–50M€) est probablement là où les fonds PE belges trouveront le plus d’élan. Il reste plus résilient, avec des transactions motivées par des besoins de succession, des stratégies de consolidation et une transformation sectorielle.
4. L’ESG comme levier de création de valeur
Les fonds PE ont historiquement été en avance sur la due diligence ESG — mais l’écart se réduit avec les acheteurs stratégiques. Cela renforce la nécessité de se distinguer par l’impact opérationnel et par des narratifs ESG solides, garants de primes de sortie futures.
5. Adoption croissante de l’assurance W&I
Alors que les fonds PE s’impliquent davantage dans le segment inférieur du mid-market, l’adoption accrue de l’assurance garantie de passif (W&I) — y compris pour les transactions de 20 à 50M€ — offre un levier supplémentaire pour atténuer les risques.
En résumé : 2025 est une année d’action pour le private equity belge, mais la réussite exige un alignement stratégique — entre la stratégie des acheteurs et les attentes des vendeurs, entre la disponibilité du capital et la qualité des opportunités, entre la structuration et la simplicité.
Comment openthebox vous aide à garder une longueur d’avance
Nous aidons les professionnels du PE et des M&A à capter le signal dans le bruit :
- Suivre l’état de préparation à la vente, basé sur des signaux liés à la propriété, a la succession et à la croissance.
- Évaluer la juste valeur, à partir de comparables réels et non de simples multiples.
- Cartographier le marché par segment, géographie et modes de financement.
2025 s’annonce comme une année décisive pour les dealmakers. Laissez les données être votre différenciateur.